Effondrement du rana plaza et ses conséquences

24 AVRIL 2013 à dacca (Bengladesh) l'immeuble du rana plaza s'effondre

Le Rana Plaza s’effondre faisant 1134 mort.e.s et plus de 2500 blessé.e.s

C’est l’une des pires catastrophes de l’ère industrielle.

Dans cet immeuble de huit étages se trouvaient des ateliers de confection textiles, employant majoritairement des femmes et dont la production était destinées à de grandes marques internationales : 

H&M , ZARA, PRIMARK, CARREFOUR, DÉCATHLON , MANGO ….

impunités des grandes multinationales

Cet accident est dû au fait que ces grands groupes ont délocalisé leurs productions dans des pays pauvres mais sans créer d’usines ou d’équipement sûr et adapté !!! 

Jusque dans les années 60 les u.s.a produisaient 97% de leurs produits textiles, aujourd’hui ce n’est que 3%, on observe une tendance similaire pour l’Europe.

En fait ils se contentent de passer commande auprès d’employeurs locaux, sans se soucier de l’état des infrastructures ou des conditions de travails des employés. Et cela dans un pays à qui l’on n’a pas laissé le temps ni les moyens de développer un parc industriel solide et permettant de travailler dans des conditions décentes. 

Cela a permis à ces grands groupes de ne pas être inquiétés légalement dans la responsabilité de l’effondrement de l’immeuble !!!! En gros il s’en sont sortis avec un « c’est pas de notre faute, c’est pas nos bâtiments » !!!

Ils ont continué à engranger des profits, en changeant de lieu de production tout simplement.

Ce n’est qu’au terme de deux longues années de travail acharné des ong (dont faisait partie ILO- International Labour Organisation) qu’un fond a été crée pour soutenir les survivant.e.s, les grands groupes ont été contraints d’y participer.

PRESSION SUR LES EMPLOYEURS ET MANQUE DE REGULATIONS

Ces dernières décennies, en particulier depuis les années 1990, le rythme de production textile et des tendances s’est accéléré de manière totalement incontrôlable, passant de deux collections par ans à la sortie de collections toutes les semaines !!!!

Je ne vais pas parler de shein et temu aujourd’hui cela dit, car c’est un système avec d’autres spécificités…ce sera pour un prochain article, mais spoiler : c’est encore moins joli que ce que font ces grand groupes… X_X

Et pour maintenir ce rythme les pressions qu’exercent ces grands groupes sur les entrepreneurs locaux sont réelles.

Ces grandes multinationales sont conçues sur un modèle vertical pensé pour être ultra efficace dans la captation du profit généré tout au long de la chaine par les échelons supérieurs : le meilleur du pire du capitalisme.

Au terme de ce processus ce sont toujours le ouvriers en bout de chaine qui trinquent. 

Je rappelle ici que l’industrie textile est la seconde industrie la plus polluante du monde après le pétrole.

11 ans après, des mesures insuffisantes

On l’a vu plus haut, des fonds de soutien financiers aux victimes ont été ouvert après quelques années grâce au travail soutenu des ong. Mais la situation est loin de s’être vraiment améliorée pour les travailleur.e.s du textile au Bengladesh, en 2019 iels ont manifesté pour l’augmentation de leurs salaires et l’amélioration de leurs conditions de travail, ces manifestations ont été fortement réprimées par la police, causant un morts et de nombreu.x.ses bléssé.e.s.

Du côté européen, depuis 2011 et l’introduction de la notion de « devoir de vigilance » par l’ONU, des projets de lois sont étudiés. Il va falloir attendre 2017 pour que la notion de « devoir de vigilance » soit intégrée à la juridiction Française. Au niveau européen son application n’est votée qu’aujourd’hui, le 24 avril 2024 ! Et ce après que la France ait oeuvré pour que son texte soit amoindri … bref l’enfer :'(

En France ce « devoir de vigilance » consiste à contraindre les multinationales françaises (même si à l’étranger) et celles non françaises mais présentes sur le sol français a prendre des mesures pour « prévenir les risques d’atteintes aux droits humains et environnementaux », un bon début mais c’est loin d’être suffisant.

Néanmoins cela permet d’enfin pour rendre responsable les entreprises lorsqu’elles sont responsables directement et surtout indirectement de dégats humains ou environnementaux…c’est pas trop tôt !!!!

QUE FAIRE ? UTILISER SON POUVOIR CITOYEN.

Il faut clairement un changement structurel et politique en plus de nos prises de consciences et remises en question de nos consommations à niveau personnel. Car les lobbies contre ces changements sont puissants, nous pouvons cependant exercer notre pouvoir citoyen.

Plusieurs outils sont à notre disposition :

Le boycott. Refuser de contribuer à l’enrichissement de ces grands groupes tant qu’ils n’ont pas pris de vraies mesures structurelles dirigées vers l’humain et l’environnement (et non ! Dire que l’on produit 3 tshirt par collection en coton bio ne sera pas suffisant ! Je ferais bientôt un article sur le greenwashing aussi tiens)

Se rendre aux urnes le 9 juin pour les élections européennes (qui se font en un seul tour) pour voter pour celleux qui s’engagent à oeuvrer pour la protection des droits humains et de l’environnement. 

Continuer de se renseigner sur le sujet, en parler et soutenir celleux qui oeuvrent à informer et mettre en place des pratiques plus justes dans l’industrie et au niveau artisanal.

Pour cela voici donc une petite liste